Semaine 8 - Dernière ligne droite

Du 13  juin au 20  juin

De Berlin à Oswiecim

Lundi 13 juin, j'ai profité de ma dernière journée de repos à Berlin pour planifier ma dernière semaine. La priorité était de demander à changer la date de mon arrivée à Auschwitz et de calibrer les étapes en fonction.

Mardi, mercredi, jeudi, vendredi, je me suis donné un rythme peu soutenable à long terme. 140 km en moyenne par jour.

En Pologne, les routes principales sont très fréquentées et avec très peu, voire pas du tout de piste cyclable. Les axes secondaires sont bien souvent pavés et donc peu adaptés à un vélo de 30kg.
Rouler en Pologne n'a vraiment pas été agréable et je n'ai pas regretté mon choix de réduire le nombre d'étape. A cela, il faut ajouter que je ne parle pas polonais, ni allemand, ni russe, si bien qu'il a été impossible de faire des connaissances ou des rencontres malgré plusieurs essais sur Warmshowers et dans les villes traversées. 

Je suis arrivé à Oswiecim comme prévue le vendredi après-midi. J'ai était directement à Auschwitz I espérant partager mon arrivée. Mais je n'ai pas eu l'autorisation de rentrer avec Tornado et mon contact sur place n'était pas disponible.

Samedi matin, je suis arrivé à 8h00 à Auschwitz I pour récupérer mon Pass. J'ai été impressionné par le dispositif de sécurité digne d'un aéroport international, mais également par le nombre de visiteurs qui je l'ai appris plus tard, n'était pas à son maximum. Toutes les personnes que j'ai croisées pendant cette aventure m'ont demandé : "pourquoi Auschwitz ?" et je n'ai pas pu m'empêcher de me poser la même question à propos de tous ces gens venus du monde entier. 

La visite a durée 3h00 pour les deux sites. Ensuite, j'ai eu un bref échange avec le directeur de la communication afin de lui remettre le livre que m'avait confié le comité des martyrs de la Ville de Tulle . 

Dimanche, j'ai commencé à écrire pour vous partager d'une façon plus détaillée et plus imagée cette aventure extérieure et intérieure.

Lundi j'ai pris la route du retour en train en direction de Berlin avec le sentiment que cette aventure n'est pas finie.

Semaine 7 - Cap sur La capitale

Du 6 juin au 12 juin

De Lehrberg à Berlin

Après ce week-end très convivial à Lehrberg cela n'a pas été facile de reprendre la route. Heureusement sur les 30 premiers kilomètres, trois membres du club cycliste de Lehrberg m'ont accompagnés. Une fois arrivé à Bamberg c'est Nelah, une amie d'une amie qui a accepté de m'héberger. J'étais tellement fatigué que je n'ai pas eu envie de goûter la Schlenkerla, une bière fumée et atypique. 

Le mardi j'ai pris la route en direction de Masserberg et traversé l'ancienne frontière de l'Allemagne de l'est. La ville étant isolée dans des petites montagnes je me suis rabattu dans une Gasthaus. Comme tous les restaurants étaient fermés aux alentours, le propriétaire m'a invité pour le dîner. 

Le mercredi j'étais bien reposé et j'ai pédalé plus rapidement que prévu. Je suis arrivé avec 1h00 d'avance à mon rendez-vous avec Joachim, professeur d'histoire à Buchenwald. Après une visite du camp qui n'était pas prévue initialement, j'ai rejoint Weimar où Erik, Svenja et 3 de leurs enfants m'attendaient. 

Le jeudi j'ai pris la direction de Markkleeberg où m'attendait Gil. Il m'a fait visiter Leipzig et m'a également raconté son aventure mémorielle car lui aussi a été jusqu'à Auschwitz à vélo. Il est parti de Drancy avec son vieux peugeot incassable et indémodable et a fait son aventure en plusieurs étapes étalées dans le temps. 

Le vendredi matin j'avais rendez-vous avec ses élèves pour une intervention (et signer mes premiers autographes). Vers 10h00 j'ai pris la route vers Witenberg où Matthias et ses amis imaginaires m'ont hébergés. 

Le lendemain j'ai pris la route à 6h00 pour arriver le plus tôt possible à Berlin. C'était mon dernier "checkpoint" avant la Pologne et aussi une pause de 3 jours dans une des plus belles capitale européenne. 

Le dimanche, j'ai visité toute la ville avec Tornado et Pompon. Vers 12h00 j'ai rejoint le cortège de l'Adfc Berlin et emprunté l'autoroute. avec des centaines d'autres cyclistes. Un moment particulier qui n'arrive qu'une fois par an !

Semaine 6 - Cap sur L’allemagne

Du 30 mai au 5 juin

De Strasbourg à Lehrberg

Lundi je n'ai pas roulé. Grâce à Marine et Nicolas, j'ai pu visiter Strasbourg et en particulier son quartier européen. J'ai retrouvé Didier le cyclo rencontré à Maîche et déjeuné avec lui. L'après midi j'avais rendez-vous avec le comité Unicef d'Alsace.

Mardi matin avant de prendre la route pour Seebach, j'avais rendez-vous avec Kai pour une interview. Sur la route j'ai rencontré Daniel avec qui j'ai roulé sur environ 50km.
Je suis arrivé chez Sophie et Jurgen pour manger le midi. Ensuite j'ai pris la direction de l'école où j'étais attendu par deux classes et un journaliste. Le soir c'est Estelle et sa fille Rose qui m'ont accueillies. 

Mercredi j'ai traversé la frontière en direction de Karlsruhe pour faire la rencontre de Tobias et Bine ainsi que de leur deux enfants. 

Le lendemain, j'ai continué ma route en direction de Heilbronn où Nils et Julia m'ont hébergé. Puis vendredi vers Crailshem pour rejoindre Matthias et Angelika. 

Samedi, jour de mon anniversaire j'ai eu comme cadeau une belle averse et une première crevaison. Mais l'accueil qui m'a été réservé à Lehrberg m'a vite fait oublier ces deux épisodes. 

Après un passage à la mairie, puis un restaurant et un gâteau, c'est Frieder et Gudrun qui m'ont invité chez eux pour le week-end. 

Dimanche je me suis reposé après une semaine intensive et avant d'entamer une ligne droite vers Berlin. 

Semaine 5 - Cap Au Nord

Du 23 au 29 mai


Lundi matin, j'ai repris la route en direction de Lausanne en compagnie de Georges, un cyclo et ancien combattants d'Algérie rencontré à la cérémonie D'Habère-Lullin. 


Quitter la Haute-Savoie n'a pas été facile. Mais je devais reprendre la route pour tenir mes engagements. 


Initialement, je ne souhaitais pas passer par la Suisse pour des raisons budgétaires. Mais cela aurait été dommage de ne pas passer par Genève et le siège de United Nations. Aussi, j'ai fait une étape dans ce pays très agréable où beaucoup de personnes m'ont abordés avec curiosité et intérêt. A Lausanne, c'est Jacqueline qui m'a ouvert sa porte et m'a sauvé de ma tente. 


Le lendemain, la pluie, le froid et le vent sont arrivés. Le deuxième acte de mon aventure commençait. En arrivant à Pontarlier j'étais frigorifié. Heureusement Catherine et Simon son fils m'ont chaleureusement accueilli chez eux. 


Entre Pontarlier et Montbéliard, j'ai fait étape dans un camping à Maîche où j'ai eu là encore très froid. Sous ma petite tente, j'ai dû ajouter ma couverture survie à mon duvet. Mais j'ai aussi fait la connaissance de Didier, un autre cyclo itinérant d'Avignon, en route pour Strasbourg.


A Montbéliard, c'est Philippe, Marie Claude et leurs enfants qui m'attendaient. Le lendemain matin, j'avais rendez-vous avec Mireille du comité Unicef Franc-Comtois avant de partir pour Colmar.


Dans l'après midi, je trouve finalement un hébergement chez Christophe, Aline et leur fils Arnaud grâce à un ami d'un ami.


Ce soir là, je comprends que la mémoire est encore vive en Alsace et que nos manuels d'histoires ont encore à éclairer certaines zones d'ombre. 


Samedi j'avais devant moi une longue étape le long de la route du vin avec 80km et 1000m de dénivelé positive pour arriver à mon rendez-vous au Struthof 


Le soir c'est chez Rémi et Léa que je me suis reposé avant de prendre la direction Strasbourg. 


Après cette semaine froide et venteuse ou j'ai beaucoup rouler j'éprouvais beaucoup de fatigue. Il était temps de refaire une pause. 

Semaine 4 - Cap sur les Alpes

Du 16 au 22 mai


Lundi matin j'ai repris la route en direction du Mémorial de la maison d'Izieu. J'appréhendais la sortie de Lyon en raison du trafic routier et du manque de piste cyclable. Toutefois, elle s'est faite plus facilement que celle de Clermont-Ferrand. 


Après une pause déjeuner à Sermérieu, avant dernière côte de la journée, j'ai rejoint la via Rhôna. Je suis arrivé au mémorial vers 14h00 où j'étais attendu pour faire la visite de la maison et de l'exposition. 


Le soir, j'ai dormi au camping, puis j'ai pris la direction d'Annecy en passant par la col du chat et Aix-les-bains. Sur la route très chaude de l'après-midi j'ai vidé la totalité de mes bidons. Ne trouvant ni fontaine, ni toilette publique, je suis allé dans une pharmacie pour demander de l'eau. Mais j'ai dû me rabattre dans un bar et payer une consommation pour "faire le plein" - Triste société où la bienveillance est devenue payante. C'est Jeff et Joëlle qui m'ont accueilli chez eux et m'ont fait oublier cet épisode heureusement inédit à ce jour. 


Mercredi j'avais rendez-vous avec le Président de l'association des Glières sur le site de Morette à proximité de la ville de Thône. En fin d'après-midi j'ai repris la route pour rejoindre Olivier et Sylvaine qui habitent en plein cœur des Alpes. 


Au réveil jeudi matin, il y avait un mélange de peur et d'excitation. Le col des glières m'attendais. Une pente entre 10 et 12% sur 7 km avant d'atteindre le sommet. Jamais je n'oublierai cette ascenssion. A la pause déjeuner et après une présentation de mon projet, un groupe de cyclo et une randonneuse m'ont offert mon repas. Puis c'est Thierry qui est venu me voir avant que je reprenne la route pour me féliciter et m'encourager. Ces moments font du bien car la route est encore longue et le découragement se nourrit des moments de fatigue et de solitude. 


Le soir j'étais attendu par Mona pour marquer une pause le temps d'un week-end. Le vendredi, une journée de rencontre avec 75 élèves et une cérémonie ont été organisées par Mona, son voisin Jacky et René le Président du souvenir Français. 


Le week-end n'était pas de trop pour recharger les batteries. L'Allemagne se rapproche et il va falloir tenir le rythme.


Merci à toutes celles et ceux qui me soutiennent, qui m'hébergent chaleureusement, qui partagent mon aventure et où m'écrivent !

Un nouvel article à lire dans Le Parisien : ICI


Un merci particulier à Isabelle Pagnoux  et Éric Saint-Marc pour avoir fait monter la cagnotte #teamunicef grâce à leur concert à Bidos le 21 mai ! 

Semaine 3 - Cap à L’est

J'ai pris la direction de la #Creuse le lundi matin. C'est un département que j'avais hâte de retrouver. Après 9 mois au sein de la direction de l'insertion et du logement du département de la creuse, j'avais fait le choix de partir pour un autre poste dans les Pyrénées-Atlantiques. 

J'ai été très bien accueilli par Nathalie, une ancienne collègue et son mari Jean-marie qui a remué toute la Creuse pour mobiliser les clubs de cyclos. Grâce à lui j'ai pu intervenir à l'école de Saint Victor en Marche et avoir 3 compagnons de route pour mon étape jusqu'à Aubusson. 

A Aubusson, c'est Mathieu qui m'a hébergé une nuit avant de reprendre la route vers l'Est.

Après une nuit au camping de Pontaumur, et quelques gouttes de pluie, j'ai retrouvé ma ville d'étudiant : Clermont-Ferrand.

Le hasard m'a fait croiser la route d’Octave et Alexandre qui revenaient d'une escapade à vélo de 3 jours et de Guillaume, un #GravelMan. Le soir c'est Anaïs, Lucas et leur chien Rox qui m'ont fait une place dans leur appartement après une petite sortie au #Pariou.

Le lendemain j'ai pris la direction de Noiretable. La sortie de Clermont était vraiment pénible, beaucoup de circulation, aucune piste aménagée et de la pluie. Heureusement après une bonne pizza au bar du square, j'ai retrouvé l'énergie pour gravir les monts du Forez. 

A Noiretable, c'est Florian, Gaelle et leurs deux enfants qui m'ont accueilli. Je les ai suivi au cinéma associatif pour aller voir "La Brigade" avec Audrey Lamy en rôle principal. Un moment de repis dans cette aventure rythmée à grand coup de pédale. 

Le lendemain, une nouvelle rencontre m'attendait, Guy et Joëlle, avec qui je suis rentré en contact grâce à mon amie Aurore qui connaissait leur fille Maryline. Guy m'a profondément marqué. Non seulement il a roulé avec moi le samedi et le dimanche, mais en plus de ça c'est un #cingléduVentoux. À 71 ans, il faut le voir pédaler ! 

La semaine s'est terminée à Lyon chez mon oncle et sa compagne. Un moment chaleureux et un grand plaisir de voir des visages familiers.

Semaine 2 - la traversée du Sud-OUEST

Déjà deux semaines que j'ai pris la route. Les journées s'enchaînent très vite d'Agen jusqu'à Oradour sur Glane. Parfois trop, au point de perdre la notion du temps. 

Cette semaine est passée d'autant plus vite en raison des nombreuses rencontres qu'il l'ont ponctuées. Interview de France3 nouvelle-aquitaine , interventions au collège et à l'école primaire d'Allassac, à celle de Nespoul, ainsi qu'au CMj de la ville Brive-la-Gaillarde, une rencontre avec le maire et les élus d'Allassac, le dépôt d'un bouquet à Tulle au haut lieu de Cueille et pour finir les commémorations du 8 mai à Oradour-sur-Glane. Tout cela entrecoupé de coup de pédales et de nouvelles rencontres apaisantes et inspirantes.

Le semaine qui vient sera plus sportive que commémorative. Elle me fera arrivée dimanche à Lyon en passant pas Aubusson et Clermont-Ferrand. En quittant, le Sud-Ouest, je quitte aussi mon réseau de connaissances et d'hôtes potentiels. Il me faudra faire davantage appel aux réseaux sociaux, aux applications deidiées ou encore aller directement frapper aux portes.

Dans le pire des cas, il me restera ma tente et une météo qui pour le moment m'est favorable.

Il m'arrive de me dire que cette aventure serait plus appréciable sans cette "incertitude du couché". Mais cette difficulté, accrue par un climat d'insécurité sanitaire, économique, sociale...est aussi une belle opportunité de rencontre et de partage.

Aller de campings en hôtels, seul avec Tornado serait effectivement plus confortable, mais renforcerait un sentiment de solitude que je ne cherche pas particulièrement. Au contraire, je veux plutôt  tisser des liens. 

La guerre, la souffrance, les épreuves nous apprennent l'union. L'Union européenne, les Nations Unies, le désir de paix naissent de la souffrance et de l'horreur de la guerre. Aujourd'hui, face aux problèmes climatiques, économiques, aux inégalités et autres injustices, ils faut nous rappeler que nous partageons les mêmes angoisses et les mêmes difficultés. C'est à cette condition que nous trouverons le moyen de surmonter nos différences et la force de résoudre nos problèmes communs. 

Semaine 1 - la traversée du Sud-OUEST

Le temps passe vite. Déjà 5 jours que j'ai pris la route et parcouru pas loin de 250km.

Heureusement la pluie et le vent du béarn ont laissé la place au soleil des Landes, du Gers et bientôt du Lot-et-Garonne.

Le Sud-Ouest, dernier refuge des chocolatines, est beau. Sur ma route parfois encombrée par les camions, j'ai roulé avec un traileur des Costalats, j'ai croisé des pèlerins comme Xavier, Ange, Vero et Nathan. Je me suis reposé dans le petit paradis terrestre de Daniel et Solange. J'ai pensé à mes amis québécois en arrivant à Montréal. Refait le monde avec Denis et Aurélie. J'ai partagé les nombreuses passions de Gile et profité d'un paysage proche de la Toscane. 

Dans quelques jours j'arriverai dans l'ex Limousin et les premieres visites de lieux de mémoires commanceront. Pour l'heure je m'aclimate à une nouvelle vie loin de mes Pyrénées. Une vie faite d'incertitudes et de belles rencontres avec pour principal compagnon mon fidèle destrier "Tornado".